CMI 2020#4
L’édito par Stéphane Herbin, Directeur du département innovation & communication du CTICM
La raréfaction des énergies fossiles et leurs impacts sur le climat ont amené une réflexion sur la notion de rupture avec le schéma d’économie linéaire « extraire – fabriquer – jeter », bien en place depuis plusieurs décennies : c’est le principe de l’économie circulaire.
Cette nouvelle forme économique se fonde sur l’exploitation des produits en fin de vie, dans le but de lutter contre le gaspillage des ressources ou la perte d’énergie. En transformant les chutes et les déchets en nouveaux produits, on installe de nouveaux cycles de vie, selon des boucles plus ou moins fermées, par les voies du recyclage, de la réutilisation ou du réemploi.
L’autre objectif majeur de l’économie circulaire réside dans la prise en compte des impacts environnementaux et tout particulièrement la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le secteur de la construction, premier producteur de déchets en France, s’intéresse de plus en plus à l’économie circulaire et à ses débouchés. Les enjeux sont importants et la perspective annoncée de la responsabilité élargie des producteurs appliquée au BTP pourraient modifier en profondeur les us et coutumes de la profession. Or, comme M. Jourdain faisait de la prose, les métiers des métaux pratiquent l’économie circulaire depuis le XIXe siècle. Détenteurs d’une valeur à chaque étape de leur cycle de vie, les composants métalliques sont déjà récupérés et recyclés ou réutilisés.
Grâce à des pratiques bien installées et des démarches innovantes, a l’instar de celle présentée dans la rubrique « sur le terrain », les ressorts de l’économie circulaire pourraient offrir à la filière des métaux de nouvelles perspectives, comme l’illustre le dossier de ce nouveau numéro.