C’est à Ronce-les-Bains (17), du 7 au 9 septembre 2022, que s’est tenue la 3e édition des Rencontres nationales des gestionnaires des routes avec pour thématique la maintenance du patrimoine routier. Deux cents participants ont pu partager leurs expériences, les dernières évolutions, et leurs savoir-faire en matière de gestion, diagnostic, maintenance et réhabilitation des routes et des ouvrages d’art.
Lors d’un atelier, au côté d’intervenants du Cerema, de l’université Gustave-Eiffel et de la direction des routes de la Haute-Garonne, Philippe Hostaléry (DG du CTICM) et Daniel Bitar (directeur du département études du CTICM) ont abordé la façon de protéger les ponts à tablier métallique à dalle orthotrope au regard de l’accroissement des surcharges de fatigue.
Le poids propre d’une dalle métallique orthotrope ne dépasse pas les 250 kg/m². Cette légèreté est recherchée pour réaliser des ponts mobiles (pont rouge au havre, ponts de recouvrance à Brest, pont Gustave-Eiffel à Rouen, pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux), pour bâtir des ponts haubanés ou suspendus de très grandes portées (ponts de Normandie, pont de Millau et récemment le pont de Çanakkale en Turquie avec une travée de 2 km) ou encore, pour franchir des portées exceptionnelles en arc (pont Raymond-Barre à Lyon, pont André-Bord à Strasbourg).
Un tablier métallique à dalle orthotrope nécessite de nombreuses soudures dont le linéaire peut parfois atteindre des centaines de kilomètres (notamment pour souder et attacher les augets à la tôle de platelage).
Le détail d’attache des augets au platelage métallique est sensible à la fatigue. L’apparition de fissures de fatigue à cet endroit peut mettre en péril la pérennité du pont et son exploitation.
Face à l’accroissement du trafic routier (et donc des charges), le CTICM recommande d’orienter les donneurs d’ordre, les concepteurs, les constructeurs et les gestionnaires de ponts vers une réponse globale en profitant des dernières évolutions.
Pour la conception adopter les modèles de charges spécifiques de trafic à la fatigue comme le montre la norme EN 1991. Pour les détails constructifs appliquer les normes EN 1993-2 et EN 1991-1-9. Pour la fabrication, appliquer la norme EN1090-2 et le fascicule 66 du CCTG. Enfin, il convient de respecter les inspections et les interventions de maintenance.