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L’édito par Daniel Bitar, directeur du département études

Il y a deux mois, la 20e édition de la Semaine européenne de la mobilité a mis en avant l’importance d’inciter les citoyens et les collectivités des pays européens à opter pour des modes de déplacements plus respectueux de l’environnement et
de la santé : marche, vélo ou, tout simplement, des déplacements intermodaux.
En France, les modes de mobilité plus respectueux de l’environnement représentent près 200 millions des déplacements quotidiens (marche, vélo, trottinette, etc.). Pour certains territoires, le taux peut atteindre 25 %, voire 30 %, des déplacements, et ce grâce à des investissements importants des collectivités dans la construction,
notamment, de passerelles piétonnes et multimodales.
Pour souligner l’importance de cette mobilité, nous avons voulu dans notre dossier (page 8) vous présenter des exemples de passerelles sous l’angle de l’ingénieur-technicien.
Nous avons choisi des passerelles métalliques puisque seul l’acier permet de franchir des portées de près de 400 mètres sans appui intermédiaire, quel que soit l’obstacle (fleuves, rivières, gorges, voies ferrées, autoroutes, etc.).
Ainsi, le lecteur trouvera dans ce numéro un panorama à la fois ludique et technique de plusieurs passerelles en acier et en aluminium (matériau qui permet
d’alléger certaines structures), classées par système porteur et réalisées par nos constructeurs métalliques.
Bonne excursion et bonne lecture.

L’édito par Philippe Hostaléry ,directeur général 

L’année 2021 fut pour le CTICM, une année de grande évolution : avec la créa-tion du département industrie et environnement, le Centre réinvestit fortement la fabrication et le montage. Il s’agit d’apporter aux constructeurs métalliques des réponses pragmatiques sur les révolutions qui vont impacter leurs activités dans les années, que dis-je, dans les mois qui viennent !
Bien sûr, nos actions fondamentales restent la défense des intérêts des charpentiers métalliques à travers la normalisation malgré les dogmes politiques ou les intérêts économiques particuliers. Cela passera par la fédération de tous les acteurs par-ticipant à l’acte de construire un ouvrage en structure métallique, du charpentier aux bardeurs couvreurs en passant par les monteurs. Ceci afi n de faire entendre la défense des intérêts de la fi lière construire métal. Des expériences récentes en normalisation, ou dans l’établissement de nouvelles FDES, montrent l’urgence de se réapproprier notre parole.
Il s’agit aussi d’accompagner les acteurs pour que l’impact des règles, que ce soit la RE2020 ou la REP, soit le moins contraignant possible. Le dossier de ce CMI, spécial RE2020, vous permettra de faire une synthèse de la situation.
Pour l’autre sujet d’actualité, si le top départ pour l’eco-contribution est repoussé au 1er janvier 2023, nous devrons cependant, dès cette année, rester vigilants pour mettre en place la politique du futur : le réemploi et la réutilisation, avant même le recyclage, seront une des réponses à la baisse de l’impact carbone de nos struc-tures. Je vous laisse lire l’interview d’Emmanuel de Laage de Valobat sur ce sujet.
Bonne lecture à tous.

L’édito par Nicolas Pouvreau, directeur du département industrie et environnement

D’aucuns diront que nous mettons en place et utilisons de plus en plus de technologies, que nous consommons de plus en plus d’énergie, le tout au prix de moins en moins de relations humaines et de protection de notre environnement. Il est donc temps de réagir. Nous n’en sommes pas encore là, mais il est temps de réagir si nous ne voulons pas que cela devienne une réalité. Dans un contexte technologique à évolution vertigineuse, l’acceptation des technologies de l’information et de la communication est nécessaire. Leur usage est un enjeu social et économique important pour améliorer la qualité de vie du quotidien (domotique…), la santé (télémédecine…), la sécurité (télésurveillance…), la communication (technologies nomades…), la formation (téléformation, didacticiels…), la conception (BIM), les transports (géolocalisation…), le développement industriel électrique (les aciers « verts »), la production (automatisation, robotisation…), la maintenance (accompagnement à distance…), le contrôle (casques interactifs), le confort (exosquelettes assistés) et bien d’autres. Mais prenons garde à ce que cette course-poursuite à l’innovation et à la compétitivité ne nous fasse pas oublier l’essentiel de l’épanouissement humain et du développement social dans un environnement sain et durable. Nous devons avoir un point de vue synthétique des différentes approches théoriques de la relation humain-technologie-organisation et articuler ces approches en essayant de les positionner d’un point de vue ergonomique et psychosocial. De cette façon, nous aurons cette approche symbiotique qui considère que l’homme et les technologies sont liés par de fortes relations de dépendance. Les équipes du CTICM se doivent d’aider à faire ce lien en étant à l’écoute de leurs ressortissants et de leurs partenaires mais également en fédérant les différents acteurs de la profession pour porter une seule et unique parole dans l’intérêt commun. Une fois de plus, l’aspect humain est au premier rang pour construire de ses propres mains l’avenir de notre matériau. C’est seulement et uniquement par le travail commun des femmes et des hommes de la construction métallique que nous arriverons à nous épanouir et à nous émanciper autour du projet acier. Pour cela, les équipes du CTICM s’attachent à être proches de vous et présentes sur le terrain. Pour vous accompagner et vous guider, nos experts sont prêts à intervenir dans vos entreprises, vos ateliers et sur vos chantiers. Nous vous offrons une expertise globale : recherches, études, développement, formation, investissements, organisations, certifications et ergonomie pour un bien être dans des conditions de travail agréables. C’est avec cet état d’esprit et cette volonté de progrès technologique et social que nous travaillons à la création de l’Institut de la construction métallique, un laboratoire d’échanges technologiques dans un espace de vie et de partage.

L’édito par Philippe Hostaléry, directeur général du CTICM

A la fin du mois d’aout, l’Union des métalliers, le Syndicat français de la construction métallique, l’Enveloppe métallique du bâtiment, l’ESA et, bien sûr, le CTICM ont entériné la création d’une maison commune, la « maison de la construction métallique », dont l’objectif est d’abord de défendre l’acte de bâtir en acier. L’ambition affichée est de réunir dans cette maison l’ensemble des acteurs qui concourent à la promotion de notre matériau. Cette idée a été exprimée dès 2020 dans le contrat d’objectifs et de performance cosigné par le ministère de l’Industrie, tutelle du Centre, le Syndicat français de la construction métallique et le CTICM.

Une association de plus, me-direz-vous ? Non ; il s’agit du rassemblement de toutes les bonnes volontés pour défendre nos intérêts communs et amplifier la portée de nos positions. D’ores et déjà, des actons sont entreprises, en matière de réemploi par exemple. La maison de la construction métallique se doit d’être à la pointe de la réutilisation des aciers puisque, rappelons-le, le seul matériau visiblement « zéro carbone » déjà à disposition de tout constructeur est l’acier d deuxième (voire troisième) vie. Reste simplement, si l’on peut dire, à en organiser les flux. L’innovation sera aussi l’un des moteurs de notre maison : on y trouvera, dans un laboratoire de démonstration probablement en partie virtuel, l’ensemble des techniques qui nous seront indispensables pour relever le défi des années à venir en matière de transition écologique, de transition numérique et d’optimisation des performances.

Le 22 septembre dernier, à la fondation Louis Vuitton, votre Centre a fêté ses 60 ans. C’est le moment de considérer le chemin parcouru et d’envisager l’avenir.

Ainsi, l’engagement du CTICM repose aujourd’hui sur trois piliers :

• Les études, que ce soit à froid ou en situation d’incendie, pour lesquelles l’expertise du Centre est reconnue et en perpétuel développement ;
• La recherche et son pendant, la valorisation de celle-ci. La précision dans la connaissance des phénomènes ainsi que leur modélisation sont le garant de l’indispensable optimisation des structures qui nous permettra d’être compétitifs vis-à-vis des autres matériaux. Nos recherches, nos thèses sont des supports de notre intervention quotidienne dans la rédaction des futures règles de justification des structures ;
• Le récent retour du Centre dans les ateliers, l’accompagnement de la filière vers la transition écologique. La guerre contre le CO₂ va faire rage et il n’y aura pas de bataille négligeable. Depuis un an, le CTICM va à votre rencontre pour préparer la mutation des outils de production, vitale pour la survie de la filière.

Avec des missions traditionnelles du Centre et son rôle fédérateur dans la maison commune, cet anniversaire est le coup d’envoi d’une nouvelle et passionnante aventure pour défendre et faire progresser la construction d’ouvrages en métal.

L’édito par Philippe Hostaléry, directeur général du CTICM

L’année 2022 finira dans quelques jours. Une année compliquée marquée par le retour de la guerre en Europe. Plus prosaïquement, c’est l’année de l’explosion des prix, aussi bien ceux des  matières premières que ceux de l’énergie. Il y a un impact direct et évident sur nos activités et il devient de plus en plus aléatoire de se risquer à des prévisions à moyen terme. Il y a 4 ans, quand j’ai rédigé avec le Syndicat français de la construction métallique le contrat d’objectif et de performances qui devait être la feuille de route du Centre pour les années qui venaient, j’avais retenu comme axe stratégique de développement le marché du réemploi. À l’époque, il s’agissait de faire comprendre que l’on ne pouvait pas se satisfaire du discours selon lequel 95 % des aciers étaient réutilisés en recyclage. C’est vrai, c’est très bien et pour peu que ce recyclage soit réalisé par la filière électrique, cela peut même être économe en CO2. Si en plus l’électricité est décarbonée, on obtient un acier vert ! Mais cela ne suffit pas ! L’idéal, c’est de ne pas recycler l’acier mais de le réutiliser. En effet, avec l’acier de réutilisation, les constructeurs métalliques disposent du seul matériau vraiment zéro carbone. Et même s’il faudra bien prévoir un peu d’adaptation, voire de réparation et de remise en peinture, l’impact carbone de ces éléments sera bien plus faible, sans commune mesure avec les autres matériaux, fussent-ils biosourcés. Et compte tenu des objectifs de la RE2020, l’incorporation de ces profils réutilisés dans les bâtiments neufs sera une des
principales voies permettant de respecter les seuils réglementaires.

Mais si le concept est simple à exprimer, la mise en œuvre se révèle bien plus compliquée : le marché n’est pas prêt, les entreprises ne sont pas organisées et il est difficile de répondre à la question de base : « Où vais-je trouver les profils de deuxième vie dont j’ai besoin ? » De plus se pose immédiatement la problématique de la qualification de ces aciers, de leur assurabilité et de leur compatibilité avec les divers règlements. Un vaste chantier pour le CTICM pour les mois à venir.

Cette édition du CMI laissera une large place à Valobat, qui vous permettra de comprendre ses missions ordonnées par la loi AGEC. Pour faire simple, il s’agit de gérer les déchets. Toutefois, en matière de charpente métallique, nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas de déchets puisque tant les chutes, les surplus, que les éléments déconstruits sont une matière première précieuse et systématiquement valorisée. Pourquoi aller jeter ce que je peux vendre ? Il faut donc faire en sorte que l’éco-contribution nouvellement créée, aussi faible soit-elle, soit le levier de développement de ce marché du réemploi qui sera la chance de notre filière.

Au moment de conclure ces quelques lignes, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année et une bonne lecture.

L’édito par Daniel Bitar, directeur du département études

Avec une touche d’optimisme, nous pouvons dire que 2023 sera l’année d’achèvement et de démarrage de chantiers de grande ampleur servant la mobilité et l’énergie renouvelable. Nos charpentiers métalliques sont en train de réaliser des ouvrages d’exception tels que ceux liés aux Jeux olympiques de Paris 2024. Parmi eux, citons le pont de franchissement de la Seine reliant les deux parties du village des athlètes entre Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis, ou encore la passerelle de franchissement de l’A86/A1 destinée à assurer la mobilité de plus de 700 000 spectateurs et athlètes. De même, des projets dans le domaine de l’énergie renouvelable – champs photovoltaïques, agrivoltaïques et éoliennes – sont en cours de réalisation; nous reviendrons sur ces projets dans les futurs numéros de notre magazine CMI.

Le CTICM accompagne cet élan de mobilité et de transition énergétique en transmettant à tous les acteurs et intervenants de la construction les derniers développements et évolutions dans les domaines de la normalisation, de la formation, de la performance industrielle, des bilans carbone et des impacts environnementaux. De plus, les équipes de votre centre technique accompagnent les charpentiers métalliques dans la réalisation des études d’ouvrages de haute technicité.

Dans ce numéro, nous consacrons un dossier complet aux ponts mobiles. Les différents types de ponts mobiles sont abordés : ponts-levis, ponts tournants, ponts basculants et ponts levants. Pour chacun, nous présentons les spécificités, les points de vigilance et les notions liées à la vie résiduelle des ponts mobiles existants. C’est un domaine passionnant et pluridisciplinaire­: mécanique, hydraulique, charpente métallique, fabrication, transport, montage, etc.

Espérant que, comme en ce premier trimestre 2023, les projets continuent à confirmer une activité et un dynamisme soutenus pour la filière métal et pour nos charpentiers métalliques.

Bonne lecture à tous

L’édito par Bin Zhao, directeur du département recherche et valorisation

Logiciels de calcul pour la conception de la construction métallique
Dans les normes de calcul modernes, par exemple les Eurocodes, les règles de conception et de dimensionnement apportent davantage de précision mais, en même temps, deviennent bien plus complexes. Par conséquent, leur application constitue souvent un réel obstacle pour les acteurs de la construction qui cherchent en permanence à optimiser la conception afin d’économiser de la matière.
Face à cette situation délicate, l’une des approches efficaces pour apporter la solution nécessaire consiste à fournir des outils de dimensionnement informatiques rigoureusement conformes aux règles normatives. C’est également l’orientation prise par le CTICM pour aider le développement de la construction métallique. À juste titre, les travaux de développement menés par le CTICM ont permis la mise au point d’une série d’outils de calcul informatiques disponibles pour l’ensemble des acteurs de la construction métallique. Ces outils, sujet exclusif d’un dossier de présentation dans ce numéro CMI, sont destinés à concevoir des éléments métalliques génériques avec l’application des règles de calcul des normes en vigueur ou des produits spécifiques de structure métallique fabriqués par les sidérurgistes.
Le nombre important de téléchargements tant au niveau national qu’au niveau européen de nos logiciels témoigne clairement de l’utilité professionnelle de ces outils et nous donne plus de conviction pour continuer dans cette voie. Par ailleurs, assurer la qualité ainsi que la pertinence de ces outils et offrir une gamme d’outils diversifiée est pour nos ingénieurs une préoccupation permanente. C’est la raison pour laquelle nous allons tout mettre en œuvre pour améliorer et élargir nos logiciels. Pour y arriver, le partage de l’expérience dans l’application de ces outils
par des utilisateurs avec les ingénieurs du CTICM s’avère primordial.

L’édito par Nicolas Pouvreau, directeur développement industriel et transition écologique et directeur du département communication-marketing et publication – CTICM

Parmi les grands sujets d’actualité de la filière acier, certains sont prioritaires en particulier pour notre environnement de travail.

Nous devons faire preuve de bienveillance envers notre entourage et prendre soin des êtres vivants que le constituent.

Voilà un bel objectif nécessaire pour pérenniser le bien-être et le bien-faire dans nos entreprises.

Il faut s’attacher au progrès et à l’innovation qui vont améliorer nos conditions de vie au quotidien et en toute circonstance.

Si dans la construction métallique nous voulons recruter et fidéliser nos équipes, nous devons proposer à nos collaborateurs un environnement sain et durable.

Dans un précédent CMI, nous vous avions présenté les exosquelettes dans l’industrie de la métallurgie, « une évolution pour l’environnement professionnel ».

Cependant, d’autres innovations technologiques émergent pour améliorer les conditions de travail avec des moyens de manutention automatique ou encore les EPI, « équipements de protection individuelle », de dernières générations.

Un autre sujet réglementaire, la protection contre les fumées de soudure, est un aspect crucial en construction métallique pour assurer la sécurité et la vie des travailleurs. Les fumées de soudure contiennent des particules nocives et des gaz, tels que les oxydes métalliques, ainsi que des composés organiques volatils qui peuvent être dangereux pour la santé respiratoire.

Notre dossier vous permettra de mieux appréhender ce danger, de vous prémunir contre l’inhalation de ces substances dangereuses et de trouver un soutien avec un accompagnement du CTICM.

Cependant, pour tirer pleinement parti de ces outils, la formation joue un rôle important dans notre secteur, car elle permet d’acquérir les compétences techniques et professionnelles nécessaires pour mener à bien des projets de manière sûre, efficace et conforme aux normes de santé publique.

N’hésitez pas à nous contacter sur ces différentes problématiques, nous saurons vous conseiller et vous guider !

L’édito par Bin Zhao, directeur de la recherche et de la valorisation – CTICM

 En France, la protection des personnes en situation d’incendie constitue le tout premier objectif visé par la réglementation incendie imposée par les pouvoirs publics dans le domaine de la construction.

Au niveau de la réglementation incendie des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), cet objectif de sécurité a été traduit par des exigences spécifiques permettant d’apporter un niveau de protection adéquat :

• aux personnes au sein des sites : à savoir des occupants à l’intérieur des ouvrages et des services de secours censés d’intervenir près des ouvrages ;
• et aux personnes au voisinage des sites ICPE susceptibles d’être touchées par des sollicitations thermiques induites par l’ampleur importante de l’incendie.

L’atteinte de l’objectif de sécurité décrit ci-dessus nécessite dans l’acte de construire le respect des règles de l’art spécifiques. En la matière, la filière construction acier a mené des actions importantes de développement aboutissant à la mise au point des solutions constructives appropriées.

Le Centre, par sa mission d’accompagnement technique de la profession de la construction métallique dans la conquête du marché, se situe au cœur de ce développement et les travaux réalisés de manière indépendante et en collaboration notamment avec des ministères, des organismes publics et privés ont permis de fournir des moyens de justification pour la construction des ICPE en construction métallique. La description de ces moyens de justification constitue l’essentiel d’un dossier spécifique de ce numéro de CMI.

Actuellement, les solutions apportées par le Centre à la bonne maîtrise du risque incendie de la construction métallique sont nombreuses et diversifiées. Toutefois, avec l’évolution du marché, de nouveaux défi s surgissent ; on peut citer comme exemple l’apparition des solutions constructives combinant l’acier et le bois au bilan carbone performant ou les matériaux biosourcés dont le comportement au feu nécessite une attention particulière. Par conséquent, les travaux de développement au sein du Centre devront être maintenus dans le domaine de la sécurité incendie afin d’assurer des performances techniques appropriées des ouvrages en construction métallique.

L’édito par Philippe Hostaléry, directeur général du CTICM

La transition environnementale est en permanence à la une de nos préoccupations. Et les prochains jalons de la RE2020 sont dans toutes les pensées.

Ici et là, j’entends les défaitistes et les mauvais augures : une poutre en acier ne peut pas concurrencer une poutre en béton, encore moins une poutre en bois. Ce découragement n’a pas lieu d’être : notre matériau est porteur d’avenir et offre des solutions.

En tout premier lieu, ne regardons pas la poutre mais, comme l’impose le règlement, l’ouvrage. Et d’un coup, les différences s’estompent : le rendement de l’acier, sa souplesse d’emploi, son exceptionnelle résistance conduisent à des performances d’ouvrages qui sont porteuses des plus grandes perspectives.

Et les innovations, les transformations de nos industries, la sidérurgie en tête, sont largement porteuses d’espoir.

Aujourd’hui les aciers bas carbones sont déjà une réalité et divisent par deux l’impact de la matière première pour un coût largement abordable.

Au Centre, nous accompagnons les charpentiers métalliques pour évaluer et diminuer l’impact carbone des entreprises : dix missions ont été amorcées en 2023 sur ce sujet, dix autres au moins suivront en 2024.

Et bien sûr, et c’est le dossier de ce CMI, cette année sera celle du développement du seul matériau structural réglementairement zéro carbone, dont l’assurabilité est certaine ; avec la publication, dès juin prochain, des premières règles professionnelles reconnues par la C2P : l’acier de récupération.

La mise en ligne des plateformes numériques au sein de la Maison de la construction métallique doit permettre à la filière d’être la championne du reconditionnement et du réemploi.

L’édito par Daniel Bitar, directeur du département études du CTICM

L’énergie est maintenant indissociable de l’action globale du CTICM sous l’impulsion de notre tutelle le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Les idées de projets au service de la production de l’énergie et la concrétisation
des différents développements trouvent un écho au-delà des terres fermes où la construction métallique a sa place pour des nouvelles applications et a un rôle actif à jouer dans la production au service de l’énergie verte.
Dans ce numéro, un dossier est consacré aux projets de construction métallique permettant la production des énergies vertes.
L’article 40 de la loi ApER rend obligatoire l’implantation de panneaux photovoltaïques sur ombrières dans les parcs de stationnement extérieurs existants au 1er juillet 2023, de plus de 1 500 m², sur au moins 50 % de la superficie des parcs. Sont également concernés
les nouveaux parkings dont l’autorisation d’urbanisme a été déposée à compter du 10 mars 2023, avec des délais différents selon le type de gestion et la superficie concernée.
C’est dans ce contexte que le CTICM accompagne ses ressortissants et les industriels du secteur pour concevoir et calculer les ombrières et les tables supports de panneaux dans les champs photovoltaïques.
L’ambition de la France vers des installations off shore afin de mettre en service des éoliennes flottantes en mer donne place à une utilisation de l’acier et de la charpente métallique dans un marché de plus de 40 milliards d’euros. Le CTICM est présent pour répondre aux
différentes questions liées à la spécificité de ce domaine : la corrosion, la solidité, le vent turbulent aléatoire, la fatigue oligocyclique, etc.
En outre, la décision au sommet de l’État de construire les six EPR nouvelle génération implique la mise en place et la fourniture des éléments métalliques pour les différents bâtiments et notamment la salle des machines et les ponts roulants de grande capacité. Là aussi, le CTICM ne peut que rester mobilisé auprès des industriels et de ses constructeurs métalliques.
D’autres sujets sont à découvrir dans ce numéro.

L’édito par Daniel Bitar, directeur du département études du CTICM

L’époque des structures massives et rigides est derrière nous. La volonté de voir et toucher la transparence structurelle, l’exigence de performances accrues de structures de plus en plus élancées et souples, l’optimisation de la matière et la réduction de la quantité d’acier ou encore l’utilisation de l’acier vert et le besoin d’avoir un impact carbone et environnemental le plus faible possible… Il ne s’agit pas ici de simple énumération d’aspects, mais de choses devenues maintenant indispensables et il est rare qu’un projet en charpente métallique n’ait pas ces préoccupations.
Prenons tout d’abord la souplesse et la transparence des structures élancées. Je comprends bien la déception d’un architecte lorsque le trait d’un portemine de 0,2 mm se transforme en poteau de plusieurs dizaines de centimètres de côté ou en tablier d’un pont de trois à quatre mètres d’épaisseur lui faisant perdre la transparence et l’élancement voulus. Pour remédier à ça, il faut mettre les études au service des ouvrages élancés et justifier la bonne souplesse, ce que le CTICM offre aux constructeurs métalliques en faisant les études nécessaires pour respecter l’empreinte architecturale. Vous allez découvrir dans notre dossier (page 12) des projets dans lesquels des calculs non usuels sont effectués pour justifier la solidité et la stabilité des ouvrages.
L’optimisation de la matière et l’utilisation de structures légères ne doivent pas être un frein pour assurer la résistance à l’incendie et la stabilité au feu. Les études dans ce domaine,
comme vous pourrez le constater dans notre dossier, jouissent d’une représentation adéquate avec l’application de l’ingénierie incendie.
Vous allez découvrir également dans ce dossier que le CTICM accompagne les charpentiers métalliques pour évaluer et diminuer l’impact carbone et développer le marché de réemploi et d’autres aspects de l’industrie et de l’environnement. Il y a tant de choses à dire, mais je vous laisse les découvrir à travers ce numéro.

L’édito par Bin Zhao, directeur du département recherche et valorisation du CTICM

En cette année 2024, l’un des évènements marquants en France est sans aucun doute le déroulement parfait des Jeux olympiques de Paris qui étaient non seulement exceptionnels sur le plan sportif, mais aussi exemplaires en matière d’impact environnemental avec une empreinte carbone divisée par deux par rapport aux Jeux précédents. Cet excellent bilan carbone est en grande partie le fruit d’une mutation entamée par la France depuis plusieurs années vers davantage de solutions de décarbonation, notamment dans le secteur de la construction, compte tenu de sa lourde contribution aux émissions de gaz à eff et de serre.
À juste titre, on observe actuellement un mouvement accéléré vers la recherche de solutions ou de moyens de décarbonation, quelle que soit la fi lière de la construction concernée. Les approches utilisées par les acteurs de la construction sont très diversifi ées. Au niveau de la construction métallique, les pistes sont également très riches ; on peut citer notamment les investissements de la sidérurgie pour produire de l’acier bas carbone, l’utilisation de la mixité combinant l’acier et d’autres matériaux bas carbone ou encore le réemploi de la construction métallique, que ce soit au niveau d’ouvrages entiers ou au niveau d’éléments métalliques individuels, bien que le réemploi de ces derniers soit plus complexe en matière de traçabilité, contrôle de qualité ou référentiels normatifs.
Par ailleurs, l’avancement de la technologie de l’intelligence artificielle (IA) a ouvert une autre piste permettant de rendre l’acte de construire et en même temps l’exploitation des ouvrages beaucoup plus efficaces, donc avec un bilan carbone optimisé. Actuellement, l‘utilisation de cette technologie pour la décarbonation des bâtiments en est à ses débuts, mais nous devons nous attendre à des applications beaucoup plus larges dans le domaine de la construction. C’est à la fois un défi et une grande opportunité pour la filière acier de s’appuyer sur cette technologie pour obtenir des ouvrages métalliques d’excellence en termes de performance environnementale.